La mort de Marilyn Monroe

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A l’aide je sens la vie
S’approcher
Quand moi je ne veux que mourir
(Marilyn Monroe, 1958)

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La conclusion de Don Wolfe, auteur de « Marilyn Monroe, Enquête sur un assassinat » (1998) est définitive: Il y a 60 ans, dans la nuit du 4 août 1962, la plus grande star du cinéma américain, Marilyn Monroe fut assassinée dans sa demeure au 12305 5th Helena Drive. Elle implique Bobby Kennedy et tout un réseau de témoins, des proches de l’actrice qui se sont tus pendant des décennies. Poursuivant les recherches du journaliste de la BBC, Anthony Summers dont les révélations firent grand bruit en 1985 (« Les vies secrètes de Marilyn Monroe« ), Don Wolfe relate et explique la vérité froide d’un des crimes les plus odieux de ce xxème siècle à la lumière de témoignages fracassants qui se sont encore égrenés pendant plus de 15 ans jusqu’en 1998.

Depuis 1962, les autorités américaines ont toujours refusé la moindre enquête à propos du décès de l’actrice.  » Suicide probable  » aux barbituriques reste la mention convenue immuable. Alors qu’une foule d’irrégularités s’est produite à la suite de la découverte du corps, des détails étranges ont été mis de coté, des invraisemblances se sont accumulées, des témoins se sont rétractés. Ainsi l’actrice serait morte enfermée dans sa chambre, dans son lit, absorbant sans verre d’eau (aucune trace sur les lieux) de 27 à 42 comprimés de Nembutal, 12 à 23 comprimés d’hydrate de chloral et entre 11 et 24 comprimés supplémentaires de Nembutal pour expliquer la concentration que l’on a retrouvée dans le foie. Il n’existe pas dans le monde un seul exemple de cas ayant ingéré plus de 12 comprimés sans que l’on retrouve des résidus dans le tube digestif : L’autopsie du corps de Marilyn opérée le 5 août 1962 par le médecin légiste le Dr Noguchi n’en révéla aucun, ni même de cristaux réfringents, aucune concentration de barbiturique dans l’estomac ni les intestins. La concentration dans le sang de pentobarbital et d’hydrate de chloral associés était telle qu’il est impossible que Marilyn Monroe ait pu prendre par voie orale ces comprimés : Elle serait morte après avoir ingéré 35% de la prise globale. Marilyn Monroe est bien décédée d’une injection.

La médecine mettra aussi en évidence que le corps de Marilyn a été déplacé, une double lividité cadavérique prouve qu’elle n’est pas morte sur le ventre comme on l’a retrouvée mais sur le dos.

On le sait aujourd’hui Marilyn Monroe a rendu l’âme aux alentours de 22h30 le 4 août soit environ 6 heures avant que l’on ne prévienne la police. Entre temps les actants du meurtre avaient eu tout le temps nécessaire de disparaître et les témoins, accaparés par l’idée de cacher la vérité, de mettre au point leur propre version des faits. Don Wolfe, Anthony Summers et d’autres encore, dont Jack Clemmons (le premier flic sur les lieux du drame) ont travaillé sans relâche pendant des années afin d’établir le scénario de la nuit du 4 août 1962 et arracher les moindres éléments de vérité à l’entourage de Marilyn. Les témoins qui avaient menti ou caché la vérité révélèrent au fil des années des détails qui, une fois rassemblés, permettaient de reconstituer le puzzle. Mais davantage les journalistes et détectives retrouvèrent trois témoins clés jamais interrogés qui avaient vécu le drame.

En 1982, James Hall affirma avoir été appelé à se rendre d’urgence à la demeure de Marilyn Monroe alors qu’il était ambulancier en 1962. Hall était accompagné à l’époque de son collègue Murray Leibowitz retrouvé seulement en 1993 et qui confirma tout. Ils avaient été accueillis par Pat Newcomb (amie et attachée de presse de Marilyn) survoltée et paniquée au 12305 5th Helena Drive dans le petit pavillon. Marilyn gisait sur son lit à moitié morte. Ils déplacèrent Marilyn dans le petit salon pour une séance de réanimation qui nécessitait de la place et le dos au sol.

Au moment où les réanimateurs réussissaient leur entreprise et étaient sur le point de chercher le brancard, Ralph Greenson (le psy de Marilyn) leur imposa de faire du bouche à bouche à la mourante sans succès. Dans son élan, le Dr Greenson tenta une injection intracardiaque d’adrénaline directement dans le cœur. Ayant touché une côte et au lieu de ressortir l’aiguille, il persista. Marilyn mourut à cet instant.

En 1993, les enquêteurs retrouvèrent également Norman Jefferies alors très malade mais qui fut présent pendant toute la journée du 4 août 1962 chez Marilyn. Proche de Mrs. Murray, il était affecté à des travaux dans la maison de la star et il confirma le témoignage de Hall. Mais surtout il avait aussi été le témoin de la venue de Bobby Kennedy et de l’acteur Peter Lawford chez Marilyn dans l’après midi. Confirmée par des enregistrements d’un détective privé (Marilyn était sur écoute) la rencontre fut violente, Marilyn en colère à l’encontre de l’attorney, il y eut des coups.

Plus tard dans la soirée entre 21h30 et 22h, Robert Kennedy accompagné de deux hommes retournèrent chez Marilyn. Jefferies témoigne qu’il lui a été sommé ainsi qu’à Mrs Murray de déguerpir. Inquiets, les deux rejetés allèrent chez des voisins de l’actrice. Une demi-heure plus tard, en revenant au 12305 5th Helena Drive, ils découvrirent Marilyn nue sur le divan.

« J’ai cru qu’elle était morte, déclara Jefferies. Elle était sur le ventre, une main tenant plus ou moins le téléphone. Je n’avais pas l’impression qu’elle respirait et elle avait une couleur affreuse« . Mrs. Murray appela une ambulance. Puis elle appela le Dr Greenson qui vint immédiatement ainsi que le Dr Engelberg. Comme l’écrit Don Wolfe dans son ouvrage: « Tout porte à croire à un crime prémédité. Marilyn reçut une injection en présence de Bobby Kennedy et la dose était assez forte pour tuer quinze personnes« .

Les mobiles de Kennedy à l’encontre de Marilyn étaient nombreux: L’actrice était à la fois un lien entre lui, son frère (Marilyn fréquentait aussi John, le Président) et la mafia. Elle connaissait des secrets d’Etats de la plus haute importance. Dans les derniers mois de sa vie, Marilyn Monroe était devenue une amoureuse hystérique, harcelant la Maison Blanche de coups de téléphone furieux, enragée d’être rejetée. La « blonde stupide » était également une femme au journal intime menaçant qui avait laissé planer à de nombreux proches combien elle était capable de se rebeller. Marilyn dont le goût pour les médicaments mélangés à de la vodka était connu et qui avait plusieurs fois attenté à sa vie sans succès (souvent sauvée de justesse) donnait un alibi tout indiqué à ses meurtriers. En 1962, après sa mort et croyant au suicide, nombreux de ses amis dirent combien ils n’étaient guère étonnés de sa disparition. Beaucoup avaient vécu les coups de fils de l’actrice dépressive à 3 heures du matin ou encore ses états d’ébriété tels qu’il fallait être vigilant, la surveiller, s’occuper d’elle comme une enfant. Paradoxe que cette mort monstrueuse pour cette femme si douce en réalité, dont Arthur Miller, qui fut son mari, disait :  » Si l’on veut vraiment comprendre Marilyn, il faut la voir avec des enfants ; Les enfants l’aiment à la folie ; elle se comporte comme eux, envers la vie : la même simplicité, les mêmes attitudes directes « .
Une enfant qui jouait dans la cour des grands et qui fut broyée par  » la raison d’état « .

Olivier Bombarda

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